Dans l’enseignement des sciences humaines au degré secondaire, la compréhension des phénomènes de migration représente aujourd’hui un enjeu pour les plans d’études, en particulier en géographie, mais également en histoire et en citoyenneté. Toutefois, l’étude de ces chapitres tend à mettre en avant les aspects dramatiques de ces parcours. Or, dans notre ville, l’immigration a crée une multitude d’expériences et de lieux qui racontent les migrations sous une autre couleur. Il y a des associations culturelles, des groupes de danse et de musique qui font vibrer nos murs, des cercles culinaires qui ont fait découvrir d’autres horizons et maintenu des traditions, il y a des mouvements sociaux et politiques qui tissent des ponts entre la Suisse et les pays d’origine.
Au coeur de Lausanne, vit un archipel de cultures qui modifie la géographie et la perception de la ville. Pour donner aux élèves la possibilité d’entrer concrètement en contact avec le thème de la migration et de l’étudier sous l’angle de l’intégration et de l’échange, nous nous proposons de développer un projet en histoire orale qui allie une approche historique, géographique et artistique et qui permette aux élèves de devenir acteurs de leurs savoirs.
Il s’agit d’abord de mettre en lien des élèves de classes du secondaire 1 avec des historiens-nes, spécialistes de l’histoire de l’immigration à Lausanne, qui les aident à préparer des entretiens avec des personnes des associations migrantes. Ensuite, les élèves vont interviewer ces personnes. Ces entretiens portent sur l’histoire de chaque association et sur leur rapport à la ville de Lausanne. Dans la continuité de leur collaboration avec les historiens spécialistes, les élèves ont mis sur pied un site internet où figurent ces entretiens.
Tout au long de ce processus, les élèves vivent un véritable voyage au cœur d’une strate de la ville qu’ils ne connaissent pas. Ils redécouvrent des espaces connus, mais sous un autre jour. Afin de documenter cette expérience, les élèves réalisent un carnet de voyage dans lequel ils annotent leurs découvertes, leurs impressions, ce qu’ils ont appris. Ils dessinent, peignent, collent des photos ou d’autres traces de leur trajet. Cette pratique documente le processus vécu et ainsi permet de mieux le comprendre et de le partager. Le carnet de voyage intègre des éléments autant sensibles que cognitifs et cet alliage renforce l’implication des élèves dans le projet mais également leur capacité à réfléchir sur leurs savoirs.
Les élèves prépareront également avec les enseignants des activités pour d’autres classes qui souhaiteraient utiliser le site. Ces activités seront liées aux entretiens et aux carnets de voyage.